Burundi : Douze principes à adopter pour relever l’économie nationale selon le Parcem



C’est dans un point de presse qu’il a animé ce jeudi, 16 Avril 2020 que le Président du Parcem, Faustin NDIKUMANA a énoncée une série de douze principes qui peuvent aider le nouveau candidat présidentiel à relever le circuit économique du pays en panne depuis l’an 2015.

Pour Faustin Ndikumana, ces principes sont entre autres  «  la cohésion nationale entre les Burundais, un leadership clairvoyant, la justice dans l’exploitation des ressources naturelles du pays, la recherche pour arriver à la culture des résultats, des ressources humaines qualifiées, le financement extérieur, la justice sociale dans taxation, la transparence dans la gestion des choses publiques, le respect des trois pouvoirs, la lutte contre la corruption, la place de la société civile dans le développement économique et le principe de la  laïcité étatique  » indique Faustin Ndikumana.

La sortie médiatique du Consultant Faustin Ndikumana vient à point nommé car le pays se prépare déjà aux échéances électorales controversées. La première raison est qu’elles n’ont pas le caractère inclusif puisque l’opposition extérieure n’y participera. La deuxième raison est la maladie de COVID-19 que l’opposition souhaite une grande considération qui peut aboutir au report des élections.  L’économie burundaise est au point rouge depuis 2015. Les sanctions que l’UE ont prises depuis l’an 2016 sont venues mettre à terre l’économie qui tournait déjà au ralenti.

« Les pays à faibles revenus n’ont plus les ressources pour financer le développement ; la dette sert maintenant à rembourser la dette. Son poids s’est alourdi avec la chute du prix des matières premières et la baisse de la croissance en Afrique. Les dons et l’aide publique au développement ont diminué, alors que nos besoins en financement augmentent pour construire des infrastructures, nous adapter au réchauffement climatique et atteindre les objectifs de développement durable. Les prêts à taux préférentiels délivrés par les banques multilatérales comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement sont insuffisants. Les pays doivent donc chercher des financements ailleurs, sur les marchés financiers. » fait savoir le ministre rwandais de la planification économique et des finances, Uzziel Ndagijimana, à Kigali, le 13 juin 2019 dans une interview accordée a Julien Bouissou. Parmi les maux qui gangrènent ces pays pauvres se trouvent aussi la corruption d’où il faut maximiser des efforts nécessaires pour l’éradiquer comme l’indiquent Faustin Ndikumana et relayé par le Ministre Rwandais de la planification économique et des finances :  

«Les pays pauvres doivent aussi combattre la corruption. Ils souffrent de surendettement parce que les capitaux qui arrivent chez eux sont détournés par la corruption et fuient vers les pays riches. En Afrique, les fuites illégales de capitaux dépassent la totalité de l’aide publique au développement qu’elle reçoit. Il faut aussi améliorer le système de collecte des impôts, ce qui demande de la volonté politique mais aussi l’aide et l’expertise d’institutions comme la Banque mondiale et le FMI», ajoute Uzziel Ndagijimana.

Le pays parviendra-t-il à se relever sitôt ?

C’est la question qui se pose vu la lumière d’espoir qui profile avec les nouvelles autorités qui seront élues dans ces échéances électorales. Mais, la chance semble ne pas être toujours du côté du Burundi.  Il y a peu que le FMI a décidé d’alléger la dette de 25 pays pauvres du monde.

Le Burundi n’a pas été élu. Jusqu’ici, du côté officiel, aucune raison n’est avancée pour justifier ou donner de la lumière sauf que des consultants en matière économique ont recommandé au gouvernement de poser cette question au Fond Monétaire International. Cet allègement est conséquent à la gestion de COVID-19 où le FMI demande à ces pays d’user  la partie de remboursement dans la gestion de la maladie.

« Tous les créanciers bilatéraux des pays IDA doivent suspendre les remboursements de la dette de ces derniers dès lors qu’ils le demandent », a-t-il fait savoir dans une déclaration conjointe avec la Banque Mondiale. Selon les deux institutions, « la mesure permettra de répondre aux besoins immédiats de liquidités des pays IDA pour faire face aux défis engendrés par la pandémie du Covid-19 et donnera le temps d’évaluer l’impact de la crise et les besoins de financement de chaque pays ». Dans la même tendance, le FMI fournira 50 milliards de dollars en installations d’urgence aux pays à faible revenu et aux marchés émergents pour atténuer les chocs économiques du coronavirus, dont 10 milliards de dollars en prêts concessionnels. Le Fonds a reçu des demandes de financement d’urgence de près de 25 pays africains. Il faut savoir si le Burundi avait  sollicité cette aide.

Une batterie de mesures qui concourent au bien des pays pauvres, particulièrement les pays africains. Et c’est sans compter les élans de solidarité nationale et internationale tels que le don de Jack Ma, le P-DG d’Alibaba Group ; celui de la Chine et les mobilisations nationales pour soutenir les différents gouvernements pour mieux affronter le Covid-19. Tout est donc à la disposition de ces pays pour non seulement affronter le Covid-19 sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique.

Face à la pandémie, les pays africains adoptent des mesures différentes, lorsqu’il s’agit d’économie. Si certains pays ont annoncé des mesures d’accompagnement sur le plan économique, d’autres annoncent des accompagnements spécifiques pour leurs populations. Reste une troisième catégorie de pays qui n’annoncent aucune mesure de soutien, ni à leurs populations, encore moins à toute l’économie. Au Burundi,  pas de mesures économiques prises, en dehors de celle relative à la fermeture des frontières.

C’est dans ce décor économique que les nouveaux élus vont affronter. Appui et dettes à la fois.  Des économistes craignent déjà que les conséquences économiques liées au COVID-19 soient importantes pour les pays pauvres. 

« Les conséquences économiques de ce virus peuvent être particulièrement drastiques pour les pays pauvres qui risquent de mettre plusieurs années pour s’en remettre. Ce sont ces pays qui, encore, sont à la traine pour imaginer des politiques de relance pour l’après-Covid-19. Du coté africain, La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé des mesures d’accompagnement aux économies des nations africaines. Ce faisant, la BAD décide de placer un emprunt obligataire social, dénommé « Combattre le Covid-19 », d’un montant record de 3 milliards de dollars. Elle a ainsi levé ce montant remarquable sur les marchés financiers internationaux à travers un emprunt obligataire social, destiné à atténuer les effets de la pandémie de Covid-19 sur la vie des populations africaines et les économies du continent. 

Steve BARAGAFISE

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