POLITIQUE
RDC - Emolumentsgate: repenser complètement la philosophie des salaires car on ne vient pas en politique pour s’enrichir
Face aux demandes d’augmentation des rémunérations qui s’enchaînent, en pleine récession : privilégier l’amélioration des conditions sociales de la population.
Les commentaires vont bon train sur le niveau des rémunérations du personnel politique RD congolais. Mais combien gagne donc un élu du peuple ? Combien gagne un ministre de la République? Et le Premier Ministre ? Et Le Chef de l’Etat. Des savants calculs écument la toile et même les journaux traditionnels. Pour certains, le salaire d’un député national représente 4400 fois celui du fonctionnaire huissier congolais.
Selon le rapport du Ministère du Budget, rendu opportunément public cette semaine, le cabinet du Président de la République est composé de 721 membres avec un budget de rémunération de 31 milliards de FC (18,375 millions USD). Selon la grille barémique du personnel politique de la Présidence de la République, le salaire de base se situe entre 3.000 USD à 10.000.
A la base de tout ce remue-ménage, un énième document officiel, cette fois-ci du Premier Ministre Sylvestre Ilunga, en libre circulation sur la toile. Mais qui a donc ainsi intérêt à divulguer des documents administratifs officiels sur la place publique ? Il y a là de la matière pour les responsables des Secrétariats administratifs des institutions.
Mais au-delà de ce comportement irresponsable, le débat a pris de l’ampleur : qui gagne quoi ? Et plus encore, qui devrait gagner quoi ? Cette question mériterait sans nul doute de repenser complètement la philosophie des salaires en RDC. En commençant par un axiome de base : on ne vient pas en politique pour s’enrichir.
En attendant, après la clameur populaire soulevée par la demande des élus nationaux, les professeurs d’université ont tôt fait de montrer, eux-aussi, leurs prétentions : 5000 usd chacun. Il y a fort à parier qu’aucune corporation ne sera en reste, et les regards se tournent vers l’avenue Roi Baudoin, siège de la Primature, où chacun guette la réaction du Premier Ministre et de son gouvernement sur la question.
Des sources à la Primature renseignent que la requête des honorable députés a été bel et bien reçue. Comme celle de bien d’autres institutions et corporations. Toutes ces demandes font l’objet d’un traitement normal, posé et réfléchi, tenant compte non seulement de leur bien-fondé, mais aussi des priorités du gouvernement dans son combat quotidien pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
Un autre paramètre à prendre en compte est la nécessité, réitérée notamment par le dernier Conseil des ministres dirigé par le Chef de l’Etat Felix Antoine Tshisekedi, de réduire le train de vie des institutions pour donner au pays les moyens financiers de sa politique sociale.
En tout état de cause, le gouvernement est attendu au parlement d’un le cadre d’un collectif budgétaire désormais inéluctable. Un exercice de haute responsabilité qui pourra dresser les demandes des uns et des autres.
Source 7/7.cd