POLITIQUE
RDC : L’alliance Fleuve Congo de Nangaa défie ouvertement Tshisekedi
Corneille Nangaa, le patron de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) lors de la présidentielle en 2018, devenu coordonnateur du mouvement politico-militaire de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) lance un appel à la mobilisation du peupe congolais face à ce qu’il présente comme « un hold-up électoral » du président sortant.
Deux semaines depuis l’annonce de la création de ce mouvement à Nairobi, capitale du Kenya qui en novembre 2018 avait vu naître la plateforme Cach de Félix Tshiskedi et Vital Kamerhe.
Deux semaines lors desquelles le peuple congolais a été appelé à se prononcer, lors des élections présidentielle et législatives, sur l’avenir politique du pays.
Corneille Nangaa évoque dans ce texte « la comédie de bricolage des chiffres, honteusement présentés comme résultats partiels des scrutins élastiquement trafiqués.
Ces résultats imaginaires ne reflètent ni la volonté populaire ni la dynamique de la campagne électorale au cours de laquelle d’Est en Ouest en passant par le centre du pays, le peuple a fait savoir son désaveu à l’égard de Monsieur Tshilombo, publiquement traité à juste titre de voleur, de menteur, de corrompu, de tribaliste, de fainéant, etc. » Avant d’ajouter : « Ce spectacle de fraude à ciel ouvert enfonce davantage le pays dans une grave crise de légitimité. »
Partant de ce postulat, le coordonnateur explique encore que l’AFC réprouve le montage ayant abouti au simulacre d’élections du 20 décembre 2023. » Monsieur Tshilombo appartient au passé. Son spectacle électoral, ses résultats imaginaires et toutes les institutions qui en découleront n’engageront point le peuple congolais ».
Il annonce dans la foulée la détermination de son mouvement à tout faire, conformément, notamment, à l’article 64 de la Constitution congolaise, pour « rétablir la normalité démocratique et la légalité républicaine ».
L’AFC prévient ensuite M. Tshhilombo qu’elle « ne reculera devant aucune manoeuvre, aucune attaque et encore moins aucune intimidation de sa part pour atteindre son objectif ultime, la conquête du pouvoir à Kinshasa pour restaurer la normalité démocratique et mettre fin à la crise de légitimité dont il est personnellement l’auteur ».
Viennent ensuite des condamnations
- de la « répression sanglante » contre ceux qui ont osé marcher pacifiquement pour condamner « le coup d’Etat électoral en cours »,
- de l’hyper militarisation du Katanga par les forces armées et la police congolaise. Des troupes qui seraient composées essentiellement sur base tribale et viendraient en appui aux « milices criminelles » (Forces du progrès, FDLR)
- des tueries généralisées des populations congolaises innocentes par des bombardements aveugles et criminels, notamment Mushaki, Karuba, Kipolirwe et environs.
M. Nangaa évoque encore les « crimes de guerre documentés » et prévient que les forces de l’AFC se chargeront « de neutraliser l’ennemi (…) et d’assurer la protection des citoyens ».
Il appelle ensuite toutes les forces vives du pays et de la diaspora à se joindre à son mouvement, avant de terminer par un « La patrie ou la mort », citation empruntée à Ernesto Che Guevara.
M. Nangaa a-t-il les moyens de ses ambitions sur le terrain ? Lors du lancement de son mouvement, il avait annoncé disposer du soutien de quelques mouvements armés et, certains de ses proches ont annoncé que depuis cette annonce, l’AFC avait pu fédérer d’autres forces…